04/18/13

L’enseignement catholique de Saint Pierre et Miquelon menacé

Avec AFP

Deux écoles primaires et deux écoles maternelles catholiques pourraient être menacées de fermeture à cause d’un manque de financements. Le verdict du tribunal administratif de Fort-de-France devrait être connu fin avril.

A Saint Pierre et Miquelon, quelque 300 élèves s’interrogent: feront-ils leur rentrée en septembre 2013 ? Leurs écoles privées catholiques sous contrat sont en danger. En cause: un problème de financement.

Flickr/CC/Des geeks et des lettres

Flickr/CC/Des geeks et des lettres


300 élèves et 80 salariés concernés

Dans ce petit archipel français d’Amérique du Nord, situé au nord ouest de l’Océan Atlantique, quatre écoles catholiques sont menacées: deux maternelles et deux primaires. Soit 300 élèves et 80 salariés sur une population totale de 6.000 habitants.

La mission catholique locale, dont le poids historique est important, recevait jusqu’ici 500 000 euros de subventions de la part du Conseil territorial pour ces infrastructures. Mais le Conseil territorial, en se basant sur un rapport de la Chambre territoriale des comptes (non rendu public) a décidé de supprimer cette aide, jugée illégale.

En droit public, c’est en effet à la commune qu’incombe la compétence de financer les écoles primaires. Pour l’année prochaine, la mairie n’estime pouvoir débourser que la moitié de la somme nécessaire au fonctionnement, soit 90 000 euros sur 180 000.

Et pour les maternelles, le président de l’exécutif local, Stéphane Artano (divers droite), récuse l’argument des services de l’Etat établissant que la compétence reviendrait au Conseil territorial.

Le tribunal administratif devrait rendre sa décision fin avril

L’affaire est portée devant le tribunal administratif de Fort-de-France. L’avis devrait être rendu d’ici fin avril. En attendant, la mobilisation s’organise avec notamment une manifestation pacifique qui s’est tenue le 23 mars dernier, ponctuée des bruits de casseroles et de tam-tams.

Condamné récemment à une amende, Stéphane Artano a échappé de peu à deux ans d’inégibilité, aussi se montre-t-il très pointilleux sur la légalité des financements. S’il obtient confirmation d’être dans la légalité, il a affirmé qu’il continuerait à subventionner cet enseignement comme avant.

Faute de financements, la mission catholique pourrait fermer ses portes et les élèves être contraints de se rescolariser dans le public. Une situation que tous les élus préfèreraient éviter.

04/12/13

La scolarité dans le privé en chiffres : testez vos connaissances !

Le 27 mars dernier, le lycée Averroès basé à Lille a été primé meilleur lycée de France dans le classement établi par le Parisien Etudiant, qui s’est basé sur les chiffres de l’Education nationale. Une reconnaissance pour cet établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat, le seul de France à ce jour.

A cette occasion, voici un quizz portant spécifiquement sur l’enseignement privé. Il n’a pas de secrets pour vous ? Vérifiez vos connaissances :

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03/11/13

Expliquer les religions aux enfants: le pari de l’association Enquête

Depuis 2010, l’association Enquête propose aux centres sociaux et aux écoles primaires des ateliers et des outils pour aborder les questions religieuses et la laïcité à l’école. La Directrice, Marine Quenin, a ainsi mis en place 14 ateliers. Reportage au centre social du Roy d’Espagne à Marseille, où Marie, 19 ans, animait mercredi 6 mars une séance portant sur Jésus.

« Maman c’est quoi les vacances de la Poussin ? », « Elias a mangé du porc à la cantine sans faire exprès alors qu’il devait pas, il va être malade ? ». Marine Quenin avait régulièrement droit à des questions étonnantes de la part de sa fille, élève de CP. Pour elle, un constat s’est imposé: on n’explique pas assez ce que sont les religions à l’école primaire. Par ailleurs agnostique, elle décide alors de « proposer des outils pour découvrir la laïcité et le fait religieux à l’école ».

C’est ainsi qu’avec une amie elle a fondé son association Enquête, à l’automne 2010. Depuis, 14 ateliers ont été mis en place dans différents centres sociaux répartis sur Paris, Lille et Marseille, et dans une école privée basée à Nogent-sur-Marne. Sur ces 14 ateliers, seulement trois animateurs appartiennent à l’association Enquête. Les 11 autres font partie d’une association avec laquelle travaille Marine Quenin: Coexister, qui oeuvre à pacifier les rapports entre les religions. A Marseille, deux centres sociaux ont accepté de mettre en place des ateliers pour qu’un animateur vienne parler aux enfants de religions.

Ateliers d’Enquête: « pas d’opposition entre croyants et non-croyants »

Marie, 19 ans, originaire de Bourgogne, se rend ce mercredi après-midi au centre du Roy d’Espagne pour y animer l’atelier d’Enquête. Le matin, elle a déjà travaillé avec les enfants de La Rose, un quartier populaire de Marseille tandis que le Roy d’Espagne est plus résidentiel et plus aisé.

« Après le bac j’ai voulu faire un service civique et j’ai choisi de travailler un an pour l’association Coexister. Marine Quenin avait besoin d’une animatrice sur Marseille et j’ai accepté », se souvient-elle.

« Je m’occupe d’une dizaine d’enfants par atelier » détaille-t-elle. « Il n’y a pas d’opposition entre croyants et non-croyants » poursuit-elle. « Il y a juste des clichés qui sont longs à déconstruire, beaucoup d’enfants confondent encore Arabes avec musulmans et Français avec catholiques ».

Dynamique et efficace, Marie n’a pas besoin de faire la police pour arriver à garder l’attention des enfants. Mais un animateur du centre est toujours présent durant ses ateliers, au cas où il faille en rappeler un à l’ordre. Ce mercredi après-midi, c’est Audrey qui va ainsi encadrer les 8 enfants – quatre filles et quatre garçons ayant entre 7 et 9 ans- avec Marie.

 

Durant l'atelier d'Enquête, les enfants écoutent sagement Marie et participent en répondant à ses questions.

Durant l’atelier d’Enquête, les enfants écoutent sagement Marie et participent en répondant à ses questions. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

 

« Joseph, c’est le beau-père de Jésus » 

Au Roy d’Espagne, le thème de la séance du jour est Jésus. Mais Marie commence par demander aux enfants ce dont ils se souviennent de la séance précédente, portant sur Abraham.

Les enfants sont attentifs, certains un peu provocateurs. Lorsqu’elle demande « comment on appelle ceux qui croient en un seul Dieu, ça commence par mono…? », un garçon termine ainsi par « poly » provoquant les rires de ses camarades.

Ce type de questions-réponses est récurrent, car Marie veut que la séance soit interactive pour que les enfants suivent plus facilement. « Vous connaissez des choses sur Jésus »? demande-t-elle. « Joseph c’est son beau-père, puisque c’est pas son père » raisonne un garçon.  »Il est né le 24 décembre » s’exclame une fille. « Dans la crèche », complète une autre.

« Mais quelqu’un qui ressuscite, c’est un mort-vivant »

Peu à peu, à force de questions et réponses tâtonnantes, la biographie de Jésus se dessine. Pour être sûre que les enfants se l’approprient bien, Marie met en place un jeu, où les enfants sont répartis en deux équipes et doivent se faire deviner un mot-clé (Noël, et Pâques) sans utiliser certains mots interdits, rappelant dans son fonctionnement un célèbre jeu de société.

Les enfants sont très rapides pour se faire deviner ces fêtes religieuses, mais ne refusent pas un dernier résumé de la part de Marie. Car certains épisodes religieux coincent encore. Quand elle évoque la résurrection de Jésus, par exemple, une petite voix déclare « mais quelqu’un qui ressuscite c’est un mort-vivant? » d’un air mal-assuré. Marie sait faire face aux questions les plus étonnantes.

 

Marie prend le temps de réexpliquer certains points que les enfants n'ont pas compris.

Marie prend le temps de réexpliquer certains points que les enfants n’ont pas compris. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

La construction de l’arbre 

Après un autre jeu participatif où les enfants doivent apprendre à faire la distinction entre le « sacré » et le « profane » via des photos représentant entre autres des peintures religieuses, des oeufs de Pâques et un sapin, Marie passe à la dernière étape de son atelier. Les enfants se mettent en file indienne et chacun va lui donner un mot qu’ils ont retenu parmi tous les thèmes abordés.

Marie note scrupuleusement les idées de chacun, et lors de la prochaine séance les enfants réaliseront des feuilles pour symboliser chaque mot et former un grand arbre.

La première branche de l'arbre. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

La première branche de l’arbre. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Pour l’instant, leur arbre est composé d’un tronc et d’une première branche. Mais les enfants en sont déjà fiers.

Les enfants contemplent l'arbre qu'ils sont en train de créer. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Les enfants contemplent l’arbre qu’ils sont en train de créer. Crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Ce mercredi soir, en rentrant chez eux, les enfants parleront peut-être avec leurs parents des thèmes qu’ils auront abordés au centre.

La prochaine séance, elle, portera sur Mohamed.

03/4/13

Ils disent au revoir à Benoît XVI: rencontre avec trois étudiants catholiques pratiquants

Beaucoup de jeunes croyants catholiques s’étaient donnés rendez-vous sur le parvis de la cathédrale de Notre-Dame pour assister à la messe d’action de grâce jeudi 28 février au soir. Rencontre avec trois d’entre eux venus rendre hommage à Benoît XVI.

Ils étaient sur les bancs de l’Université le jeudi après-midi, puis se sont donnés rendez-vous à Notre-Dame le soir: trois jeunes étudiants catholiques pratiquants qui ont entre 18 et 21 ans expliquent ce que signifie pour eux être étudiant et croyant, et nous livrent leur sentiment sur le départ de Benoît XVI.

A écouter ici:

Comme eux, beaucoup de jeunes étudiants catholiques pratiquants ont choisi de se rendre après leur journée de cours à la messe d’action de grâce pour dire au revoir à Benoît XVI. Cette messe a été prononcée par Monseigneur André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, en l’honneur de son pontificat.

 

Début de la messe sur le parvis de Notre-Dame. Les fidèles qui n'ont pas pu entrer sont installés sur les gradins. crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Début de la messe sur le parvis de Notre-Dame. Les fidèles qui n’ont pas pu rentrer sont installés sur les gradins.
crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

 

 

02/24/13

Boulogne-Billancourt: « 30% des élèves ne mangent pas de porc ».

A Boulogne, la mairie est chargée de la préparation de 7500 repas pour les cantines scolaires. Elle inscrit du porc au menu une fois par mois, en veillant à ce qu’il y ait un autre plat pour le tiers des élèves qui n’en consomment pas.

L’unité de production de la rue de Sèvres qui produit chaque jour 2600 repas. crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

L’unité de production de la rue de Sèvres qui produit chaque jour 2600 repas.
crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

 

Boulogne-Billancourt, ville située à l’ouest de Paris est une ville autogérée en matière de cantine: elle a choisi de ne pas faire appel à des prestataires privés comme Elior ou Sodexo. Tous les Boulonnais, de la maternelle au lycée, mangent des plats élaborés en amont par la mairie. Et s’il y a du porc au menu, “il y a forcément une alternative”, déclare Frédérc Garnier, chef du service restauration de la ville.

Sous sa houlette, dans l’unité de production de la rue de Sèvres à Boulogne, 52 personnes s’occupent de la préparation et de la distribution de 2600 repas par jour. Grâce à neuf autres cuisines, la ville de Boulogne produit quotidiennement 7500 repas.

Ces palettes contiennent des aliments prêts à être livrés pour trois écoles. crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Ces palettes contiennent des aliments prêts à être livrés pour trois écoles.
crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

Du porc une fois par mois

Mais comment la ville de Boulogne décide de mettre ou non du porc dans ses plats ?
Il n’y a pas d’interdiction ou d’obligation en la matière. “A Boulogne, notre carte est basée sur les habitudes culinaires. Nous proposons donc du porc une fois par mois”, poursuit-t-il.

“La cantine est un service proposé et non un dû, si cela ne convient pas à l’élève il peut manger chez lui”, assène Frédéric Garnier, lassé de la pression qu’exercent parfois certains parents d’élèves et personnel encadrant en faveur du sans-viande, du casher ou du halal.

Un tiers des élèves n’en mangent pas

“Au total, environ 30% des élèves ne mangent pas de porc”, poursuit-il. “En début d’année les écoles nous font parvenir des estimations pour qu’on sache quelle quantité préparer, mais ce n’est jamais fixé puisque même le matin de la préparation des repas il y a encore des ajustements”. A l’unité de production de la rue de Sèvres, une personne est chargée de centraliser les appels des 31 établissements scolaires entre 8h30 et 10h00 pour modifier la quantité de plats avec et sans porc.

 

Ces filets de dinde seront proposés aux élèves en remplacement du porc. crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

filet de dinde gros plan Ces filets de dinde seront proposés aux élèves en remplacement du porc.
crédit photo: Laura Fernandez Rodriguez

La cantine s’adapte

Au-delà des positions laïques que nous défendons, on ne veut jamais qu’un enfant reparte le ventre vide” tranche Frédéric Garnier. “On a également fait quelques adaptations de base, comme remplacer le jambon de la quiche lorraine par de la dinde”, développe-t-il, et dans le boeuf bourguignon, on ne met pas de lardons”. Mais comme il y a une sauce au vin, impossible à consommer pour les élèves musulmans.

Le mécontentement de certains parents d’élèves et du personnel

Pour élaborer ses recettes, Frédéric Garnier met en place une « commission restauration » dans chaque établissement pour recueillir les avis des parents d’élèves une fois par an. Ce n’est pas là que la contestation, quand il y en a, est la plus forte. « Il arrive que des parents d’élèves se plaignent à leurs directeurs pour dire qu’ils veulent du sans-viande », regrette Frédéric Garnier. “On a aussi une forte demande des animateurs et du personnel encadrant qui réclament du sans viande pour cause d’interdits religieux”, détaile-t-il. “Mais on ne peut pas s’adapter à tout”.

Laura Fernandez Rodriguez