04/15/13

Les fêtes islamiques en 2013

Institué par le deuxième calife de l’islam, vers l’an 638 de l’ère chrétienne, l’Hégire, le calendrier musulman, est lunaire. Une fois transcrit dans le calendrier grégorien, les dates changent d’année en année et peuvent varier d’un pays à un autre selon l’observation de la lune. Panorama non exhaustif des principales fêtes de l’année 2013.

03/30/13

369 baptêmes d’adultes célébrés à Paris dans la nuit de Pâques

Dans la nuit de samedi à dimanche, de nombreux adultes se feront baptiser dans l’ensemble de l’Hexagone.

“Les appelés”. C’est ainsi qu’on nomme les personnes, enfants ou adultes, qui s’apprêtent à se faire baptiser. Cette année, ils sont plus de 4939 à s’initier à la foi chrétienne à Pâques, dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars. Parmi eux: 3220 adultes, dont 369 rien que pour la région Ile-de-France. La tendance est en augmentation ces dix dernières années.

Un baptême pour adultes requiert au moins deux ans préparation. C’est ce qu’on appelle le catéchuménat. “Il faut apprendre à connaître l’Eglise dans laquelle on va se faire baptiser, mais aussi les prières, les écritures, la liturgie, explique Claire Avalle, chargée de communication au diocèse de Paris. Bref, laisser le temps de maturer”. A partir de cinq, six ans, les enfants adoptent une démarche similaire. Adulte ou pas, le futur baptisé aura besoin d’un parrain et d’une marraine. Ces derniers seront les témoins de son engagement. Puis arrive l’appel décisif : l’évêque appellent les catéchumènes à recevoir, lors de la prochaine célébration de Pâques, les sacrements de l’initiation chrétienne. Le baptême en est le premier. Suivront la confirmation, puis l’eucharistie.

Mais au final, que symbolise le baptême ? Baptiser signifie “plonger” en grec ancien. Être baptisé, c’est donc être plongé symboliquement dans la mort du Christ afin de participer à sa résurrection et mener une vie nouvelle. D’où l’importance de le célébrer dans la nuit de Pâques. La tête de la personne baptisée est immergée par trois fois dans de l’eau bénite, “au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit”.

La tradition de baptiser les catéchumènes est revenue à l’ordre du jour après le deuxième concile oecuménique du Vatican. Ouvert en 1962 par le pape Jean XXIII et conclut sous le pontificat de Paul VI trois ans plus tard, “Vatican II” consitue une réforme importante dans l’histoire de l’Eglise catholique de par la volonté de l’Eglise de s’ouvrir au monde moderne, à la culture contemporaine, de reconnaître la liberté religieuse et d’accepter une sécularisation croissante.

03/28/13

Pessa’h, une fête tout en symboles

L’historienne Mireille Hadas-Lebel, professeure d’études juives à l’université Paris IV, revient sur les coutumes et les rites ancestraux qui agrémentent la Pâques juive.

Matza

Une Matza, met traditionnel de Pessa’h. Crédits : Flickr/CC/Edsel L. 

Le mardi 26 mars 2013 marque cette année le début de la Pâques juive, dite Pessa’h. Elle trouve son origine dans l’Exode : la sortie d’Egypte du peuple hébreu. S’il n’en existe pas de traces historiques, l’histoire est racontée dans la Bible. Pessa’h symbolise la fin de l’esclavage, la liberté et le renouveau.

La principale cérémonie est le Séder, qui veut dire l’ordre. ”Il s’agit d’un banquet familial qui rappelle le souvenir de la sortie d’Egypte”, explique Mireille Hadas-Lebel, ancienne professeur d’études juives à l’université Paris IV. C’est l’occasion de partager nombre de mets symboliques”. Le pain azyme, par exemple, était le pain mangé par les esclaves en Egypte, mais aussi celui qu’ils ont emporté lorsqu’ils se sont enfuis. Dans la précipitation, il n’aurait pas eu le temps de lever. Aussi le levain est-il proscrit des mets de Pessa’h. “Le levain constitue également le symbole de l’orgueil qu’il faut briser”, ajoute celle qui est aussi vice-présidente de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF).

Le pain azyme est appelé “matza”. Il ressemble à l’hostie chrétienne et représente l’agneau pascal qu’on ne consomme désormais plus, le sacrifice n’existant plus dans la religion juive depuis la destruction du Temple de Jérusalem en 70 par les troupes de l’empereur romain Titus. La pratique du culte public devient alors non plus sacrificiel mais centrée sur le Livre. C’est une étape importante du judaïsme.

Lors de Pessa’h, on mange accoudé, on boit du vin et l’on trempe les aliments dans des assaisonnements. “Comme le faisaient les Romains libres, précise Mireille Hadas-Lebel. C’est la fête de la libération”.

Commencée le 14 nissan d’après le calendrier juif ecclésiastique, Pessa’h se déroule traditionnellement au milieu du premier mois du printemps et s’étend sur sept jours selon la Bible. “Mais dans la diaspora, on a pris l’habitude d’y ajouter un jour de plus”, indique Mireille Hadas-Lebel. Pessah s’achève lundi.

03/23/13

« S’il n’y a plus de pape, il n’y a plus d’unité de l’Eglise »

Plus d’une centaine de personnes ont participé à la veillée d’adoration ce vendredi à l’église Saint-Gervais (IVe). Au programme : conférence du journaliste Bernard Lecomte, spécialiste du Vatican, messe et veillée pour le nouveau pape et la famille. Rencontre.

Il est 20h30 ce vendredi. Les rangs de l’Eglise Saint-Gervais se garnissent gentiment. Cette petite foule va prendre part à la soirée organisée par l’association les Semeurs d’espérance. Le journaliste Bernard Lecomte tient une conférence sur le Vatican, suivie d’une messe et d’une veillée. Ce n’est pas pareil, explique Marie-Louise Ferrara, une fidèle rencontrée sur le parvis. “La messe est une célébration où l’on reçoit l’hostie. Tandis que lors d’une veillée, on ne reçoit pas le corps du Christ”, raconte-t-elle.

La veillée est en l’honneur du nouveau pape. L’occasion pour Jean-Luc Marsa, un habitué des conférences organisées par les Semeurs d’espérance, de donner son avis sur le pape François. Et sur les Jésuites, l’ordre le plus important numériquement de l’Eglise catholique romaine dont est issu Bergoglio. Vieille de près de cinq siècles,“la compagnie de Jésus” est “très cérébrale”, estime Jean-Luc Marsa.

La soirée avait débuté avec la conférence de Bernard Lecomte. Biographe de Jean-Paul II, auteur de Les derniers secrets du Vatican (éd. Perrin, 2012), ce spécialiste du Saint-Siège a été grand reporter à La Croix et à L’Express, puis rédacteur en chef du Figaro Magazine.  “A l’intérieur du Vatican, les hommes changent, mais l’institution reste hyper organisée et ritualisée”, explique-t-il devant plus d’une centaine de personnes. Et de poursuivre : “Deux mille ans de tradition, ça ne se change pas comme ça. Le pape ne va pas se lever un matin et abolir le célibat des prêtres.” Le journaliste a également insisté sur l’importance que revêt le lien charnel, linguistique, entre l’évêque de Rome et son peuple. “S’il n’y a plus de pape, il n’y a plus d’unité dans l’Eglise”.

03/1/13

Pourim, ou le « jour des sorts » (diaporama)

Repas copieux, lecture du livre d’Esther, déguisements, tombola… La communauté juive fêtait Pourim le week-end dernier. Immersion photographique au centre communautaire de Paris, dans le 19e arrondissement. 

Le 14 adar tombe cette année dimanche 23 février. Un jour spécial pour la communauté juive qui célèbre pourim. La fête commémore les évènements relatés dans le livre d’Esther. Alors que le peuple juif, exilé de Babylone, vit en diaspora dans l’Empire perse, le roi Assuérus prend pour épouse une juive qui dissimule ses origines, Esther. Grâce à son entregent, elle parvient à déjouer les plans du grand vizir Hanan. Ce dernier avait réussi à faire promulguer un décret d’extermination des juifs habitant dans les provinces de l’empire perse. Hanan sera finalement pendu. Du coup, chaque année, la communauté célèbre cet incroyable “retournement de situation”. Et lit la méguila. C’est-à-dire “le rouleau” d’Esther.

Au centre communautaire de Paris, dans le 19e arrondissement, une cinquantaine de personnes s’était déguisée pour l’occasion. La coutume est venue s’ajouter avec le temps et s’explique de deux façons différentes. D’une part, la méguila est le seul texte où ne figure pas le nom de Dieu. Il intervient ainsi dans l’histoire de Pourim de manière voilée. Et puis, d’autre part, il y a le fait que lorsque quelqu’un est déguisé, on cherche toujours à connaître la personne qui se trouve derrière le masque. “Il faut toujours chercher ce qui est dissimulé”, dit Eric, l’un des organisateurs. La fête s’est terminée avec la remise des prix aux heureux gagnants de la tombola. Histoire de ne pas oublier que Pourim signifie le “jour des sorts” en hébreu.

02/22/13

« Faire carême en 2013, c’est aussi ne pas aller sur Facebook »

Depuis la semaine dernière et le mercredi des cendres, les fidèles de l’Eglise catholique font pénitence. Mais en 2013, faire carême, ce n’est pas uniquement prier et jeûner chaque vendredi jusqu’à Pâques.  On peut aussi arrêter de fumer, manger moins de chocolat, ou encore ne pas aller sur Facebook. Entretien avec l’Abbé Guillaume Seguin, aumônier général de Saint-Jean de Passy à Paris. Pour lui, le carême, c’est surtout l’occasion de «faire un petit effort».

L'Abbé Guillaume Seguin dans son bureau à Saint-Jean de Passy, dans le XVIe arrondissement.

L’Abbé Guillaume Seguin dans son bureau à Saint-Jean de Passy, dans le XVIe arrondissement.

 

Quelle est l’origine du carême ?
Le mot carême provient du latin «quadragesima» qui signifie quarantième. Le chiffre 40 a toujours eu une portée symbolique très importante. Il y a les quarante jours et quarante nuits du jeûne de Moïse avant de recevoir les Tables de la Loi ou les quarante jours de Jésus dans le désert.

Quand est-ce que le carême fait apparition dans la religion chrétienne ?
Le carême s’est incrusté dans la foi chrétienne autour de la démarche des catéchumènes (les adultes demandant le baptême, ndlr). Ils entreprennent alors une démarche d’initiation par laquelle ils entrent progressivement dans l’Église catholique. Leur accompagnement permet à la communauté chrétienne toute entière de redécouvrir le sens profond du carême. C’est le temps d’une nouveauté, d’une nouvelle vie. Mais aussi une période de combat.

Comment fait-on carême aujourd’hui ?
L’objectif est de se servir de notre corps pour purifier notre âme. Car en privant le corps on nourrit l’âme. Il s’agit d’apprendre à le maîtriser. Il y a bien sûr tout ce qui a trait au repas: le jeûne. Il y a l’abstinence. Et puis il y a aussi une pénitence plus moderne, comme ne pas aller sur Facebook ou se retenir de répondre à ses emails pendant une journée. L’idée, c’est de se sortir de toutes ses petites addictions, de faire un petit effort. C’est difficile, même pour moi, mais ça en vaut la peine.

Afin de garder ses fidèles, l’Eglise se modernise-t-elle et devient-elle moins exigeante ?
L’Eglise ne cherche jamais à garder ses fidèles. C’est même une institution où il est difficile de rentrer et facile de sortir. Comment croire que l’Eglise cherche à devenir moins exigeante quand 90% de ses fidèles disent ne pas pratiquer ? Elle cherche surtout à garder le trésor de la foi qu’elle transmet le plus fidèlement possible. Se moderniser n’est pas exclu si cela signifie vivre avec son temps et s’adapter aux besoins de l’époque. Ce que l’Eglise a toujours fait. En revanche, si cela veut dire changer pour faire plaisir, en contradiction avec son passé, ça ne se passera pas.