La Chapelle de la Médaille Miraculeuse accueille chaque jour de nombreux pèlerins et touristes. Depuis l’apparition de la Sainte Vierge dans cette chapelle, les Filles de la Charité commercialisent une médaille supposée miraculeuse.
Tout débute lors d’une apparition. Le 27 novembre 1830, la jeune Catherine Labouré, « novice » (stade précédent le statut de sœur) chez Les Filles de la Charité, voit apparaître Marie. La Vierge se tient debout sur un globe, ses mains rayonnent d’un éclat merveilleux. Catherine Labouré entend ses mots : « Ces rayons sont le symbole des grâces que Marie obtient aux hommes ». Un cercle se forme autour de l’apparition en forme de médaille. Dans la partie supérieure,elle voit s’inscrire, en demi-cercle, cette invocation : Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. L’apparition de cette médaille se retourne, et Catherine voit l’autre face. C’est le revers de la médaille. En haut, une Croix surmonte l’Initiale de Marie. En bas, deux cœurs signifiant l’amour.
La Vierge lui adresse encore la parole : « Faites frapper cette médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront jouiront d’une protection toute spéciale de la Mère de Dieu ». Catherine se bat alors avec ses supérieurs pour les convaincre de la véracité de ses dires, puis de la nécessité de faire frapper des médailles pour le plus grand nombre. C’est chose faite dès 1832 alors qu’une grave crise de choléra touche Paris. C’est le moment ou Les Filles de la Charité commencent à distribuer, en juin, les 2 000 premières médailles frappées. Selon le site internet de la chapelle, les guérisons commencent alors à se multiplier.
Aujourd’hui, la médaille n’est plus distribuée mais vendue.
C’est une sœur qui tient la boutique. Derrière son comptoir, elle ne chôme pas. Guides, cartes postales, prospectus, tous les articles sont à vendre. Un poster coûte 2 euros 50, une carte postale s’achète 40 centimes. Le best-seller est sans surprise la médaille miraculeuse. Différentes tailles, différentes couleurs et différents matériaux, l’objet est décliné sous plusieurs formes. Les tarifs varient selon les critères. Une certitude, les transactions s’enchaînent. « Je suis incapable de vous dire combien j’en vends par jour, ça part comme des petits pains », indique la sœur.

Un étalage de médailles à l’intérieur de la boutique. Crédit photo: Paul de Coustin
A l’extérieur du magasin, sœur Marie Geneviève bénit les médailles tout juste achetées par les touristes. Elle leur prend les mains, les paumes ouvertes avec les médailles délicatement posées, puis récite une prière, les yeux fermés. Elle ne sait pas exactement comment les bénéfices tirés des ventes, nombreuses, seront distribués. « Il y a l’entretien de la chapelle, et on doit sûrement donner le reste aux pauvres ». Absent lors de notre visite, le père Patrick Griffin ne pourra pas nous renseigner davantage.
Des visites qui s’enchaînent
Madame Vigo est responsable des pèlerinages pour la chapelle. Sur son petit bureau est posée une pile de dossiers imposante. « Ça, c’est juste un petit bout du mois de mars ». Ce sont les demandes pour venir faire un pèlerinage. Les États Unis, Tahiti, l’Asie, les réservations proviennent des quatre coins du monde. Une aubaine pour la chapelle qui accueillera ces touristes en les faisant évidemment passer par la case boutique de souvenirs. « On a des partenariats avec des agences de tourisme, des tour opérateurs », explique madame Vigo. Des cars entiers de visiteurs qui viennent spécialement pour visiter ce lieu et obtenir leur médaille protectrice. Perpétuant ainsi le miracle économique de la médaille.