A Pessah, de la pizza, tu ne mangeras point

Lors de son voyage en Israël le 17 mars dernier, Barack Obama a évoqué la Pâque juive: « Je veux que mes filles connaissent la Haggadah, l’histoire qui est au centre de Pessah » a-t-il dit, faisant référence à une période déterminante de l’histoire du judaïsme. Célébrée chaque année par la communauté juive, Pessah symbolise la liberté du peuple juif après deux siècles de soumission. Elle est aussi marquée par des contraintes alimentaires très strictes.

Que célèbre-t-on à Pessah ?

D’une durée de 8 jours, la fête commémore la liberté du peuple juifs retrouvée après l’Exode : la sortie des Hébreux d’Egypte il y a 3500 ans où ils étaient soumis à l’esclavage des pharaons et la création de la nation juive. Cette fête ayant lieu chaque début de printemps, elle est aussi l’occasion pour les juifs de célébrer la fertilité de la terre.

Pessah signifie “passer au-dessus” et tire son nom de l’épisode des dix plaies. Dans la croyance biblique, Dieu tua tous les premiers-nés égyptiens mais épargna les juifs en passant au-dessus de leurs demeures.

Quand ?

Cette année, elle a lieu entre le 26 mars et le 2 avril 2013.

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Crédit photo: Flickr/CC/jules_pajot

Quelles sont les interdits liés à cette fête ?

  • Des règles alimentaires strictes

Pessah est essentiellement marquée par l’interdiction de manger du hametz, c’est à dire tout produit contenant de la levure. Sont ainsi bannies les 5 céréales suivantes : le blé, l’orge, l’avoine, l’épeautre, le seigle que l’on retrouve dans d’innombrables produits du quotidien : pain, pâtes, pizza, biscottes mais aussi dans les boissons comme la bière, le whisky ou encore la vodka. Cette règle trouve son fondement dans la Torah :

« Sept jours durant, vous mangerez des pains azymes (matsotes) ; surtout, le jour précédent, vous ferez disparaître le levain (hamets) de vos maisons. Celui qui mangerai du pain fermenté, depuis le premier jour jusqu’au septième, sera retranché d’Israël. » (Chémot, 12-15)

Les juifs ne mangent donc pas de pain durant cette fête ? Non, car à cette règle est associée la possibilité de consommer du pain “matza” fait à base de farine et d’eau cuit en moins de 18 minutes pour empêcher sa fermentation.

En plus de l’interdiction de la consommation du hametz, la Torah précise qu’il est également proscrit d’en posséder dans le foyer ou d’en tirer profit.

  • Pas une miette à la maison !

Autant de règles strictes obligent la communauté juive à s’organiser de manière rigoureuse. On dit qu’elle cachérise son foyer. Le foyer doit être débarrassé de la moindre miette de pain la veille des festivités. Sont passés au peigne fin les moindres recoins, les canapés, même les poches des enfants ! Les ustensiles de cuisine sont nettoyés de façon à en éliminer les moindres traces de hametz en les plongeant dans l’eau bouillante par exemple ou en les enroulant dans un film plastique comme on peut le voir dans cette vidéo (jusqu’à la minute 1’00). Les fours, gazinières sont protégés par du papier aluminium.

Le Consistoire de Paris (i.e: l’organisme chargé d’organiser le culte hébraïque en France) précise par ailleurs que la récitation des prières de supplication, le jeûne volontaire et les visites au cimetière sont interdites durant cette période.

 

Pour en savoir plus :

- la liste de tous les produits interdits à la consommation compilés par le Consistoire