En Allemagne, le Jeudi saint marque le début d’une période “silencieuse”, plus ou moins longue selon les régions, sans bruit, sans festivités et surtout sans danse. C’est Tanzverbot, ou un interdit d’origine religieuse qui s’applique à une population entière, indépendamment de confessions respectives.
Les Allemands, eux aussi, ont eu un weekend de quatre jours. Grâce à Pâques. Un weekend dont les clubbers et autres amoureux de la danse n’ont pas pu pleinement profiter. A cause de Pâques. Car pour un laps de temps plus ou moins long, les discothèques et les bars allemands ferment leurs portes aux fêtards. La danse est bannie des lieux publics!
Cet interdit se calque sur les préceptes chrétiens. Ce sont les églises, plus particulièrement de confession protestante qui attachent une grande importance à la période de Pâques, qui ont poussées à appliquer cette mesure dans tout le pays. L’objectif : respecter le plus sérieusement possible les jours de la mort et de la résurrection du Christ. Ils font partie des douze “Stiller Tag” (jours silencieux) du calendrier germanique. Parmi eux on compte les fêtes nationales et religieuses, comme la Pentecôte.
Aujourd’hui le Tanzverbot est inscrit dans la loi allemande et s’applique de manière plus ou moins rigoureuse selon les Länder (régions allemandes). Dans les villes connues pour leur vie nocturne, comme Berlin et Hambourg, l’interdiction est plus souple. Les clubs et les bars ne ferment qu’aux heures tardives par exemple. En revanche, à Munich, le Tanzverbot dure trois jours entiers.
Une situation impensable en France, et qui commence à agacer outre-Rhin. En 2011, un flashmob avait été organisé à Francfort pour manifester contre la loi, jugée injuste par la jeunesse allemande mais également pas les non-chrétiens. Cette année c’est le parti politique des Pirates qui avait appelé au boycott. Leur credo : danser contre l’interdiction de danser! Le gouvernement lui n’est pas entré dans la danse. En attendant une réforme, les Allemands n’ont d’autre choix que de se trémousser chez eux, à l’abri des regards, et surtout sans faire trop de bruit.