Les punks et l’islam, ou l’histoire d’une incompréhension

C’était en 2011, soixante jeunes Indonésiens étaient arrêtés par la police en charge d’appliquer la charia, lors d’un concert. Leur tort : être punks. Un comportement “déviant” selon les autorités religieuses. Aux Etats-Unis, des musulmans ont décidé d’aller à l’encontre de cet interdit en créant des groupes de punks islamiques.

Le groupe de punk islamique originaire de Chicago, The Kominas, en concert. Crédit photo : Flickr/CC/dakini

Le groupe de punk islamique originaire de Chicago, The Kominas, en concert.
Crédit photo : Flickr/CC/dakini

En Indonésie, l’islam fait la chasse aux punks

La loi islamique est en vigueur depuis 2001 dans la province indonésienne d’Aceh, sur l’île de Sumatra, à l’ouest de la Malaisie. Depuis, le voile est obligatoire, l’alcool et les jeux de hasard sont eux interdits. Mais malgré cette application stricte des préceptes religieux, certains jeunes défient la charia. Comment ? En buvant de la bière, en portant des t-shirts anarchistes et des crêtes peroxydés, et en écoutant de la musique hardcore. Bref, en étant punk. Une culture qui va à l’encontre des interdits religieux islamiques, comme ne pas boire de l’alcool ou ne pas avoir de piercings.

En décembre 2011, une soixantaine de punks avaient été arrêtés par la police en charge d’appliquer la charia lors d’un concert. Ce qui choque au delà de l’arrestation, c’est le traitement qui leur est réservé. Les autorités veulent les “réhabiliter”, les remettre dans le droit chemin. Et pour cela, les jeunes Indonésiens ont été rasés, baignés dans un lac naturel pour être purifié, et obligés de prier. Après trois jours d’incarcération, ils passeront plus d’une semaine en camp de redressement. Une période durant laquelle les punks seront forcé à lire le Coran et à se plier aux règles religieuses.

Les punks indonésiens continuent à affirmer leur identité face à un islam rigoriste. Mais alors qu’il étaient près de deux cent en 2011, ils ne sont plus qu’une quarantaine aujourd’hui.

Aux Etats-Unis, le punk islamique prend sa revanche

De l’autre coté du Pacifique les choses sont bien différentes. Aux Etats-Unis, une nouvelle tendance se met en place. Tout commence en 2003, grâce au roman, ensuite adapté au cinéma en 2010, de Micheal Muhammad Knight, The Taqwacore. Dans cette ouvrage, l’Américain converti à l’islam à 16 ans, imagine l’alliance du punk et de la religion.

The Kominas – The Sharia Law in the USA

Le mouvement se propage et très vite des groupes apparaissent. Parmis eux Les Kominas, formé pas quatre Pakistanais, et les Al-Thawra, qui veut dire “Révolution”. Ces jeunes musiciens, originaires de Chicago et de Lowell (dans le Massachussetts) Ils prient Allah mais portent des crêtes. Les paroles de leurs chansons, en anglais, en arabe ou dans des dialectes pakistanais, prônent un islam progressiste, ou la loi islamique tolérerait la culture punk.

Al Thawra – Miskeen